Rites funéraires

Les condoléances

Les condoléances n’ont pas de jours limités. Ce n’est pas trois jours comme les gens le pensent.

Dans un hadith authentique lorsque le Compagnon Jaafar ibnu abî tâlib est tombé martyr sur le champ de bataille, trois jours après son décès, le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam est venu auprès de sa famille présenter ses condoléances.

La deuxième remarque c’est que les condoléances ne doivent pas se faire dans une maison. On ne peut pas se réunir pour ça. Le fait de se réunir dans la maison de la famille du défunt pour faire des condoléances est contraire à la Sunnah.

Le Compagnon Jarir ibnu abdillâh al bajarî a dit : « nous considérions que le fait de se réunir auprès de la famille du défunt et de préparer à manger était équivalent au fait de pleurer avec des cris en se rebellant contre le destin d’Allah. »

Lorsqu’il y a ce genre de réunion, cela peut raviver la douleur, l’augmenter. La famille a besoin d’intimité. Ce n’est pas à la famille du défunt de préparer la nourriture, c’est à ceux qui sont en dehors de la famille de le faire. La Sunnah recommande de préparer le repas pour la famille endeuillée.

C’est ce qu’avait recommandé le Prophète pour la famille de Jaafar ibu abi talib en disant : « Préparez un repas pour la famille de Jaafar ibnu abi talib car une situation s’est présentée à eux et les préoccupe. »

Le moment de l’agonie

L’agonie est un moment terrible et très difficile, la douleur et la souffrance de la personne est facilement devinable.
En effet, le corps tout entier est en alerte car son âme va sortir.
L’âme est la source de la vie, insufflée à l’être humain lors du quatrième mois de grossesse lorsqu’il est encore dans le ventre de sa mère, elle quitte le corps en commençant souvent par des moments d’inconscience, et d’absence.
Elle est précédée de fièvre, de transpiration, d’hypothermie progressive qui va commencer par les pieds jusqu’à remonter à la gorge.
D’après Bourayda ibn Al Hasib (qu’Allah l’agrée), alors qu’il était à Khourasan, il visita un de ses frères qui était malade. Il le trouva en train de mourir et il suait du front.

Il dit alors:
Allah est le plus grand, j’ai entendu le Prophète dire: « La mort du croyant est par la sueur du front »

عن بريدة بن الحصيب رضي الله عنه أنه كان بخراسان ، فعاد أخا له وهو مريض ، فوجده بالموت ، وإذا هو بعرق جبينه ، فقال : الله أكبر ، سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول : موت المؤمن بعرق الجبين

Rapporté par Ahmed et authentifié par cheikh Albani dans Ahkam Al Janaiz p 49

Le teint de la personne est pâle et sa respiration est haletante. Son regard est absent ou semble voir des choses que l’on ne peut percevoir. La personne est, en effet, entourée d’anges.

Allah Le Très Haut dit : « Lorsque le souffle de la vie remonte à la gorge (d’un moribond), et qu’à ce moment-là vous regardez, et que Nous sommes plus proche de lui que vous [qui l’entourez] mais vous ne [le] voyez point. »

(Sourate al-Waqi’a: 83-85)

Le Prophète a aussi expliqué en détail ce qu’il se passe lors de la mort et dans la tombe. Al-Bara Ibn ’Azib -qu’Allah l’agrée- a dit : « Nous étions à l’enterrement d’un homme parmi les Ansars au Baqi’. Le Prophète vint à nous Il s’assit et nous nous assîmes autour de lui. Nous avions l’impression d’avoir des oiseaux sur nos têtes.
Le Prophète tenait une baguette dans sa main avec laquelle il creusait le sol.
Il leva alors la tête et dit : « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le châtiment de la tombe ! Je cherche refuge auprès d’Allah contre le châtiment de la tombe ! Je cherche refuge auprès d’Allah contre le châtiment de la tombe ! »

Puis il dit : « Au moment où le croyant se sépare de ce bas monde et se dirige vers l’au-delà, des anges aux visages clairs comme le soleil descendent avec un linceul et un parfum du Paradis et s’installent à la limite de son champ visuel.
Puis l’ange de la mort vient, s’assoit près de sa tête et dit : « Ô âme heureuse, sors vers le pardon et la satisfaction d’Allah ! »
Elle sortira alors comme de l’eau qui coule d’un réservoir. L’ange de la mort la recueillera et les autres anges ne la lui laisseront pas un seul instant ; ils la prendront dans le linceul puis la parfumeront. Elle en sortira avec la meilleure odeur de musc qui ait existé sur terre. Ils monteront avec cette âme aux cieux, les portes des cieux lui seront ouvertes. Les anges de chaque ciel l’accompagneront jusqu’au ciel suivant.
Il en sera de même pour les autres cieux. À chaque fois qu’ils passeront à côté d’un groupe d’anges, ces anges diront : « Quelle est cette bonne âme ? »
Ils répondront : « C’est untel fils d’untel. » en le nommant par le plus beau des noms qu’il avait dans ce bas monde. Jusqu’à ce qu’elle arrive au septième ciel. »
Puis le Prophète dit dans le hadith :
« Allah, Glorieux et Majestueux, dira : « Inscrivez sur le registre de mon serviteur le ’Illiyne (l’endroit le plus haut et le plus noble au Paradis), ensuite ramenez-le sur terre. C’est de la terre que Je les ai créés, et c’est à elle que Je les renvoie et c’est d’elle que je les ferai sortir une autre fois. »

Son âme sera alors remise dans son corps et deux anges viendront, s’assiéront à côté de lui et lui diront :

« Qui est ton Seigneur ? »
Il répondra : « Mon Seigneur est Allah. » Ils diront encore : « Quelle est ta religion ? »

Il répondra : « Ma religion est l’Islam. »
Ils lui demanderont : « Quel est cet homme qui a été envoyé parmi vous ? »
Il répondra : « C’est le Messager d’Allah. »
Alors une voix se fera entendre du ciel : « Mon serviteur a dit vrai ! Apprêtez-lui un lit du paradis et ouvrez lui une porte vers le Paradis. »
Alors, une brise du souffle du Paradis ainsi que son parfum lui parviendront et on lui élargira sa tombe jusqu’à la limite de son champ visuel. C’est alors qu’un homme ayant un beau visage, bien habillé et bien parfumé se présentera à lui et lui dira :
« Réjouis-toi car tu auras tout ce qui te plait ! Voici venu le jour qui t’a été promis ! »
Il lui dira : « Qui es-tu ? Ton visage est un visage qui présage le bien. »
Il lui répondra : « Je suis ta bonne œuvre. »
Il dira alors : « Ô mon Seigneur ! Fais sonner l’Heure (de la Résurrection) afin que je retourne auprès de ma famille et de mes biens ! »

Puis le Prophète dit dans le reste du hadith : « Quant au mécréant, au moment où il se séparera de ce bas monde et se dirigera vers l’au-delà, des anges aux visages sombres descendront du ciel avec un linceul de feu et un parfum de l’enfer et se positionneront à la limite de son champ visuel.
Alors, l’ange de la mort viendra s’asseoir près de sa tête et dira : « Ô âme affreuse ! Sors vers le mécontentement et la colère d’Allah ! »

Son âme se dispersera dans tout son corps et il la tirera comme on tire la broche de la laine trempée. Après, que l’ange de la mort l’ait recueilli, les autres anges ne la lui laisseront pas un seul instant. Ils la prendront et la mettront dans le linceul de feu et le parfum de l’enfer. Elle en sortira en dégageant l’odeur du cadavre la plus mauvaise qui ait existé sur terre. »

« Les anges monteront avec l’âme de ce mécréant vers le ciel. À chaque fois qu’ils passeront à côté d’un groupe d’anges, ces anges diront : « Quelle est cette âme affreuse ? » Ils répondront : « C’est untel fils d’untel.» en le nommant par le plus laid des noms qu’il avait dans ce bas monde. Jusqu’à ce qu’ils arrivent au ciel de ce bas-monde. Ils demanderont qu’on lui ouvre la porte, mais on ne lui ouvrira pas. Puis le Prophète récita : « les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n’entreront au Paradis que quand le chameau passera à travers le chas de l’aiguille. » Sourate 7 verset 40
Son âme sera alors remise dans son corps et deux anges viendront, s’assiéront à côté de lui et lui demanderont :« Qui est ton Seigneur ? »

Il dira : « Euh… Euh… Je ne sais pas. »
Ils diront encore : « Quelle est ta religion ? »
Il répondra : « Euh… Euh… Je ne sais pas. »
Ils lui demanderont : « Quel est cet homme qui a été envoyé parmi vous ? »
Il répondra : « Euh… Euh… Je ne sais pas. »

Alors une voix se fera entendre du ciel : « Mon serviteur a dénié (l’Islam) ! Préparez-lui un lit de l’enfer et ouvrez-lui une porte vers l’enfer. »Alors, la chaleur de l’enfer et son souffle brûlant lui parviendront et on lui resserrera sa tombe jusqu’à ce que ses côtes se brisent.
C’est alors qu’un homme ayant un visage laid, mal habillé et dégageant une mauvaise odeur se présentera à lui et lui dira : « Réjouis-toi de ce qui va t’affliger ! Voici venu le jour qui t’a été promis ! » Il lui dira : « Qui es-tu ? Ton visage est un visage qui présage le mal. »

Il lui répondra : « Je suis ta mauvaise œuvre. » Il dira alors :
« Ô mon Seigneur ! Ne fais pas sonner l’Heure (de la Résurrection)! »
Et dans les deux Sahihs, selon Anas Ibn Malik -qu’Allah l’agrée- qui rapporte que le Salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Quand le mort est mis dans sa tombe et que ses proches s’en vont, il entend le bruit de leurs pas. Un ange viendra à lui et l’assiéra. » Puis il cita le hadith et il y a dedans : « (On lui ouvrira une issue donnant sur l’enfer […]) et on lui dira : « Regarde ton siège en enfer, Allah te l’a échangé par un siège au Paradis. » Le Prophète dit : « Il les verra tous deux. »

L’ATTESTATION DE FOI

« Lâ ilâha illâ llâh »

Lorsqu’un musulman est en train d’agoniser et qu’un autre musulman est présent, il peut lui souffler la formule de la foi : « La Ilâha Illâ llâh » (il n’y a de Dieu qu’Allah) pour qu’il s’en rappelle et la prononce sans lui donner l’ordre de la prononcer mais nous la citons afin qu’il s’en rappelle. Il faut s’arrêter de la lui souffler à l’oreille dès que le mourant commence à la prononcer. Mais s’il dit autre chose, on la lui rappelle encore une fois afin qu’elle soit la dernière phrase prononcée dans ce monde et lui ouvre les portes du Paradis.

Le Prophète a dit : 
« Rappelez à vos moribonds, à leur dernier moment (la formule de foi) : « Il n’y a de Dieu qu’Allah). »
« Celui dont les dernières paroles seront : « il n’y a de Dieu qu’Allah », ira au Paradis. » (Moslim)

On dicte la formule de l’unicité à celui qui ne la prononce pas, mais celui qui la prononce n’a pas besoin qu’on la lui rappelle. On la rappelle à la personne consciente capable de parler, pas à l’inconscient. Celui qui n’est pas capable de parler la répète dans son cœur.
Les Ulémas ont dit qu’il ne faut pas insister dans ce rappel de l’attestation de foi de crainte que la personne mourante ne se fâche et dise des choses inacceptables. Il faut seulement la lui rappeler pour qu’elle s’en souvienne. Si l’agonisant prononce la formule de l’unicité, on ne doit pas la lui rappeler tant qu’il ne prononce pas d’autres paroles. S’il parle, on la lui rappelle pour qu’elle soit la dernière de ses mots.

La plupart des Ulémas trouvent qu’il suffit à l’agonisant de prononcer « Il n’y a d’autre divinité qu’Allah » d’après ce que le hadith comporte. Mais d’autres trouvent nécessaire qu’on lui rappelle la formule d’unicité toute entière avec sa suite c’est à dire :
« J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah et que Muhammad est Son adorateur et Son Messager » parce que le sens de l’unicité se trouve dans la formule toute entière.

LES INVOCATIONS

Ahmad, Muslim et les auteurs des livres «Sunan» ont rapporté d’après Umm Salama que le Messager d’Allah avait dit: « Si vous vous trouvez auprès d’un malade ou d’un mort, dites du bien car les anges confirment vos dires,(en demandant à Dieu de les exaucer).»
Umm Salama ajoute : « Lorsque Abu Salama décéda, j’allais trouver le Prophète et l’en informais, alors il me recommanda : « Dis : Seigneur ! Pardonne-moi et pardonne-lui, et accorde moi une bonne suite après lui.»
Umm Salama continua : « J’observai cette invocation et Dieu m’accorda une meilleure issue : Muhammad m’épousa »
Dans «Sahih» Muslim, d’après elle également: Le Messager d’Allah Salla Allahou alayhi wa salam est entré chez Abu Salama . Il avait les yeux grands ouverts, alors le Messager les lui ferma et dit : « Lorsque l’âme se sépare du corps, les yeux suivent l’âme.»

Des membres de sa famille se mirent à hurler, alors il leur dit : « N’invoquez Allâh que par de bonnes invocations car les anges disent  » Amine  » après vos invocations. » Il dit ensuite : « Ô Allah, pardonne à Abu Salama, accorde-lui le degré des pieux, supplée-le auprès de sa progéniture, pardonne-nous et pardonne-lui, ô Seigneur de l’Univers, élargis-lui sa tombe, illumine-lui sa tombe.»

Il est nécessaire de bien avoir en tête ces différents gestes. En effet, nous sommes ou nous serons tous confrontés un jour à cet événement. Dès lors que, dans la gravité de l’instant, on se sent confus, perdu… Il faut savoir garder son sang-froid car ce défunt qui se trouve devant nous est sous notre responsabilité à présent. Il ne peut ni parler, ni bouger et nous avons le devoir de prendre soin de lui et de l’accompagner au mieux. Et certes, nous serons jugés là-dessus.

FERMER LES YEUX DU MORT
Et lorsque le dernier souffle de vie aura quitté son corps :
D’après ce que Muslim a rapporté, le Prophète est entré chez Abu Salama qui avait les yeux grands ouverts. Il les lui ferma et dit : « Lorsque l’âme se sépare du corps, les yeux suivent l’âme.»

Il faut donc fermer les yeux du mort puis prononcer l’invocation suivante
(source La citadelle du musulman – Chapitre 54 – Après avoir fermé les yeux du mort) :
« Ô Seigneur! Pardonne [ici le nom du défunt est mentionné], élève son rang parmi les bien-guidés, procure-lui un successeur dans sa descendance, pardonne-nous et pardonne-lui, Ô Seigneur des mondes! Élargis-lui sa tombe et illumine-la pour lui. »

اللَّهُـمَّ اغْفِـرْ لِـ – فلان باسـمه – وَارْفَعْ دَرَجَتَـهُ فِي الْمَهْـدِيِّيـنَ ، وَاخْـلُفْـهُ فِي عَقِـبِهِ فِي الْغَابِـرِينَ، وَاغْفِـرْ لَنَـا وَلَـهُ يَا رَبَّ الْعَـالَمِـينَ، وَافْسَـحْ لَهُ فِي قَبْـرِهِ وَنَـوِّرْ لَهُ فِيهِ

Allâhumma ghfir li-fulânin [ici le nom du défunt est mentionné] wa rfac darajatahu fî-l-mahdiyyîna, wa khlufhu fî caqibihi fî-l-ghâbirîna. Wa ghfir lanâ wa lahu, yâ rabba-l-câlamîna, wa fsah lahu fî qabrihi wa nawwir lahu fîhi.
Réciter (sunna) le verset suivant (istirjâ‘  ) et le dire aux autres (Coran 2/156) :
« C’est à Dieu que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournons. »

إِنَّا لِلّهِ وَإِنَّـا إِلَيْهِ رَاجِعونَ

DÉTENDRE SES MEMBRES
La mort marque la fin de toute activité du corps et des fonctions vitales. Le cœur et la circulation sanguine s’arrêtent. Peu à peu le corps se rigidifie et il devient difficile de manipuler avec souplesse les membres. Ainsi, il est nécessaire de détendre les bras et les jambes. De mettre les bras le long du corps.

COUVRIR LE CORPS DU DÉFUNT
D’après Aïcha, on avait couvert le Prophète lors de sa mort par une étoffe. Rapporté par Al Bukharî et Muslim

EMBRASSER LE MORT

II est permis d’embrasser le décédé. Ceci est approuvé par l’unanimité. Le Messager d’Allah avait embrassé ‘Uthmân bin Maz’ûn étant mort, Abu Bakr également a embrassé le Messager d’Allah entre les yeux étant mort et lui dit :  » Ô Prophète ! Ô ami bien sincère ! »

PLEURER

Beaucoup pensent qu’il est interdit de pleurer près du mort et que si nos larmes touchent le corps du défunt ou de la défunte, elles le brûlent. Ceci est faux et sans aucun fondement. Les larmes sont une miséricorde d’Allah. Elles sont d’ailleurs incontrôlables et par conséquent, elle ne saurait être la source d’un quelconque méfait.

Le comportement face à la mort

Le Législateur Suprême a incité à se rappeler la mort et à s’y préparer par de bonnes œuvres.

D’après Ibn ‘Omar : « J’allai voir le Prophète salla Allahou alayhi wa salam et trouvai avec lui une dizaine de Compagnons. Alors un homme des Ansâr se leva et dit : « Ô Envoyé de Dieu, qui, parmi les gens, est le plus sagace et le plus à poigne ?
Il répondit : – Les plus prompts à se rappeler la mort et à s’y préparer, ceux-là ont gagné la dignité ici-bas et l’honneur dans l’au-delà. »

D’après lui également, le Messager d’Allah salla Allahou alayhi wa salam a dit :« Rappelez-vous constamment de ce qui brise les plaisirs : la mort. ». Tabarâni a rapporté ces deux hadiths selon une chaîne de transmission assez bonne.

D’après Ibn Mas’ûd, le Messager d’Allah salla Allahou alayhi wa salam a interprété la parole d’Allah « Si Allah veut guider quelqu’un, Il Iui fait aimer l’Islam » ainsi « Si la lumière entre dans le cœur de l’homme, il s’épanouit et se réjouit.»

« Comment peut-on arriver à cette lumière » ? lui demandèrent les hommes.

« Se représenter instamment la vie de l’au-delà, se détourner des plaisirs éphémères d’ici-bas et se préparer à la mort avant son terme », répondit le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam.

 

Lorsque nous apprenons le décès de quelqu’un, l’islam exige la patience et souhaiter la récompense d’Allah par rapport à cette nouvelle difficile.

Selon Souhayb Ibn Sinan, le Messager de Dieu salla Allahou alayhi wa salam a dit :« Ce que l’affaire du Croyant est étonnante ! Son affaire ne comporte (pour lui) que du bien, et cette faveur n’appartient qu’au Croyant : s’il est l’objet d’un événement heureux, il remercie Dieu et c’est là pour lui une bonne chose. S’il est victime d’un malheur, il l’endure avec patience et c’est là encore pour lui une bonne chose.» Rapporté par Moslim Anas a dit : « Le Prophète passa devant une femme qui pleurait auprès d’une tombe. Il lui dit : « Crains Dieu et sois patiente ! » Elle répondit : «Laissez-moi en paix ! Tu n’as pas été touché par le malheur qui m’accable et tu n’as jamais rien connu de tel. »

Quelqu’un lui dit : « C’est le Prophète » Elle se présenta à la porte du Prophète salla Allahou alayhi wa salam sans y trouver de portier (pour l’en empêcher). Elle dit au Prophète salla Allahou alayhi wa salam: « Je ne t’avais pas reconnu ».
Il dit : « La patience n’est digne de ce nom qui si elle se manifeste au premier choc. » ( Dans une autre version de Moslem : cette femme pleurait l’un de ses enfants.)
Allah promet à celui qui fait preuve de patience lorsqu’il est touché par le décès d’une personne très proche, le Paradis. En effet, Abou Hourayra rapporte que le messager de Dieu salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Dieu dit : « Quand Je reprends à Mon esclave croyant l’âme de l’être qu’il aime le plus au monde et qu’il se montre patient dans l’espoir de Ma récompense, Je n’ai d’autre récompense pour lui que le Paradis. »
Rapporté par Al Boukhari
 
On voit ici que notre patience face aux douleurs est une patience qui sera récompensée par le Paradis.
Lorsque la nouvelle d’un décès arrive, le Prophète nous a appris une invocation, une phrase qu’il a dite à Ummu Salama lorsqu’elle a perdu son mari :« Inna lillâhi wa inna ilayhi raji’une. Allâhoumma ajirni fi musibati wa khlifli kheyrane minha »
« Certes nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. Ô Allah, récompense moi dans mon malheur et donne-moi en échange ce qui est meilleur. »

Oummu Salama avait dit cette invocation et bien qu’elle ne pensa plus avoir d’époux tellement elle était attachée au sien, c’est le Prophète salla Allahou alayhi wa salam qui le devint.
Et ceux qui sont patients, endurants, qui supportent, Allah leur promet une récompense qui n’a pas de limites. Il dit dans le Coran : Allah donnera certes une récompense sans limite à ceux qui font preuve de patience. »

LA PERTE D’UN ÊTRE CHER

Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu Salla Allahou alayhi wa salam a dit: «Dieu le Très-Haut dit:

«Pour Mon esclave croyant qui a perdu son bien-aimé des gens de ce monde et qui patienta dans l’espoir de Ma récompense. Je n’en ai d’autre que le Paradis» Rapporté par Al Boukhari

LA PERTE D’UN ENFANT

Selon Abou Musa (das), le Messager de Dieu salla Allahou alayhi wa salam a dit: «Quand l’esclave de Dieu perd l’un de ses enfants, Dieu dit à Ses Anges: «Avez-vous retiré l’âme du fils d’untel?» Ils disent: «Oui». Il dit:

«Vous avez donc cueilli le fruit de son cœur?» Ils disent: «Oui». Il leur demande: «Qu’a dit alors Mon esclave?» Ils disent: «II T’a loué et dit: «Nous appartenons à Dieu et c’est à Lui que nous devons retourner».

Dieu le Très-Haut dit: «Construisez donc pour Mon esclave une maison au Paradis et Appelez-la» La maison de la louange» Rapporté par At-Tirmidhi

Le Lavage Rituel

Pour le lavage du mort, il faut baigner tout son corps dans l’eau une seule fois et ce, même s’il est en état d’impureté ou si la femme a ses règles. Il est recommandé de mettre le mort sur un endroit élevé, de le dévêtir ( Chafi’y trouve meilleur qu’on lave le mort dans sa chemise si elle est très mince et n’empêche pas l’eau d’arriver au corps, parce que le Prophète fut lavé dans sa chemise. Mais ce qui est évident c’est que ce fait était spécifique au cas du Prophète car il était usuel et connu de dévêtir les morts en couvrant leur awrah si ce n’est pas un jeune enfant.
Personne ne se présente au lavage sauf celui dont en a besoin, et le laveur doit être digne de confiance et pieux pour qu’il annonce le bien et cache le mal qu’il voit. Chez Ibn Mâja : Le Messager d’Allah a dit : « Que vos morts soient lavés par des gens de confiance ».

Il faut préciser le nom du mort en ayant l’intention de le laver parce que c’est lui qui est concerné par le lavage.
Le nettoyage des parties intimes
On commence à presser le ventre du mort légèrement pour extraire ce qui est dedans puis on élimine la souillure de son corps en enroulant une serviette autour de la main et on essuie les parties génitales ; cela parce qu’il est défendu de les toucher directement. On lavera les parties génitales autant de fois que nécessaire mais toujours un nombre de fois impair.

Les petites ablutions

Ensuite, on lui fait ses ablutions comme pour la prière, suivant ce que le Messager de Dieu Salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Commencez par les parties droites et les endroits des ablutions ». Ceci dans le but de renouveler les traces de lueur qui vont briller le Jour de la Résurrection à cause des ablutions répétées.
Les grandes ablutions

On le lave trois fois avec de l’eau et du jujubier – du sidr ou à défaut avec du savon ou à défaut avec de l’eau pure, en commençant par les parties droites. S’il apparaît que ceci ne suffit pas, on le lave cinq fois ou sept fois, car dans le livre « Sahih » il est rapporté : Le Messager de Dieu dit : « lavez-le d’un nombre impair … trois fois, cinq fois, sept fois ou plus si cela vous parait nécessaire ». [ Ibn ‘Abdul barr a dit : « Je ne connais personne qui a dit de laver le mort plus de sept fois. Ahmad et Ibn Mundhir ont considéré cela haïssable.] Ibn Mundhir a dit : « Il a donné la permission à condition de toujours faire le witr (nombre impair).» On fait le dernier lavage avec de l’eau et du camphre.

Et l’origine de la doctrine de la plupart des savants en ce qui concerne le lavage est ce que la «Jama’a» a rapporté d’après Umm ‘Atya : « Quand sa fille est morte, le Messager de Dieu entra nous dire : « Lavez-la trois fois, cinq fois ou plus s’il est nécessaire avec de l’eau et du lotus et que le dernier lavage soit avec du camphre et quand vous terminez, appelez-moi ». Quand nous avons terminé, nous l’avons appelé, alors il nous a donné une étoffe et dit : « Enveloppez-la ».

Les savants trouvent que la raison de l’utilisation du camphre est qu’il est parfumé et que c’est un moment où les anges se présentent. Le camphre apaise le corps et s’y infiltre, il chasse les vermines et empêche la décomposition rapide. Au cas où on n’en dispose pas, on utilise une autre matière qui a les mêmes caractéristiques.

Si le mort est une femme, on lui dénoue les cheveux, on les lave, puis on les tresse à nouveau en arrière.

Dans le hadith d’Umm ‘Atiya il est dit : « On a fait des cheveux de la fille du prophète trois tresses. Je dis : « Vous les avez dénoués et vous avez refait trois tresses ?  » Elle dit : Oui ».
Chez Muslim : « On lui a fait des cheveux trois tresses : sur les deux côtés et le front.

Dans le livre « Sahih » d’Ibn Hibban : l’ordre de les tresser était du Messager de Dieu : « Faites de ses cheveux trois tresses ».

Après le lavage, on lui essuie le corps par une serviette propre pour que son linceul ne s’humidifie pas et on le parfume; le Messager de Dieu Salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Quand vous encensez le mort faites-le d’une façon impaire ». Rapporté par Bayhaqi, Hakim et Ibn Hibbân qui l’ont authentifié.

‘Abu Wâ’ïl a dit : « Ali avait du musc, il a demandé à en être embaumé et il dit : c’est le parfum préféré du Messager de Dieu ».

La plupart des Ulémas ont trouvé haïssable de rogner les ongles du mort, de couper une mèche de sa moustache, de ses aisselles ou de son pubis. Ibn Hazm l’a considéré comme permis.

Ils se sont mis d’accord sur le fait que si le mort fait sortir quelques souillures après le lavage et avant l’ensevelissement, il faut laver l’impureté.

Ils se sont mis en désaccord sur le fait de devoir recommencer sa purification :
Les hanafites les chafiïtes et les Malikites trouvent que ce n’est pas nécessaire. D’autres ont dit : il faut répéter les ablutions ; Et d’autres encore ont dit : Il faut le relaver.

Au cas où il n’y a pas d’eau, on fait au mort les ablutions par le sable.

Allâh a dit :« …et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure… » [ Sourate 5 – Verset 6 ]
Le Messager de Dieu salla Allahou alayhi wa salam a dit :« Toute la terre m’a été donnée comme mosquée et son sable un moyen de purification pour ma nation et moi, tout homme de ma nation peut prier partout où l’heure de la prière lui survient, il a le moyen de purification. »
Rapporté par Ahmad

Il en est de même dans le cas où l’on craint la détérioration du corps si on le lave.

Également dans le cas où la femme meurt parmi des hommes étrangers ou l’homme parmi des femmes étrangères.

Abu Dâwûd a rapporté dans son livre «Marâsil» ainsi que al-Bayhaqî que le prophète salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Si une femme solitaire décède parmi des hommes ou un homme solitaire décède parmi des femmes, on leur fait les ablutions par le sable et on les enterre. Le cas est considéré comme celui où l’eau est inexistante ».

Un proche avec qui le mariage est illicite (mahram) fait les ablutions par le sable par ses propres mains à la femme décédée. S’il n’y a pas parmi eux un proche, un homme étranger le fait à l’aide d’une étoffe avec laquelle il entoure sa main pour ne pas la toucher.

C’est la doctrine de Abu Hanifa et Ahmad .
Chez Mâlik et Châfi’y : « S’il y a parmi les hommes un proche mahram, il peut la laver car elle est considérée pour lui comme les autres hommes ».

L’ Imâm Malik a entendu les savants dire : « Si la femme qui décède n’a pas avec elle d’autres femmes pour la laver ni des hommes proches avec qui le mariage est illicite, ni un mari, on lui fait les ablutions avec le sable.

On lui lave le visage et les mains grâce à du sable propre ».

Il a dit : « Si l’homme décède parmi des femmes seulement, elles lui font les ablutions avec le sable ».

Le Messager d’Allah a dit : « Celui qui accomplit le lavage d’un musulman et n’en dévoile rien, Allah lui pardonnera quarante fois. Celui qui lui creuse sa fosse et l’y introduit, aura la même récompense que s’il l’avait abrité jusqu’au Jour de la Résurrection et celui qui l’embaume Allah le revêtira au Jour de la Résurrection d’habits de soie fine et de brocard du Paradis. » Rapporté par Al-Hakim, Al-Bayhaqi, Al-Asbahani, voir Ahkamu djana’iz de Cheikh Al-Albani

L’enveloppement dans le linceul

L’ensevelissement d’un mort est une obligation collective qui, lorsqu’elle est remplie par un musulman, en dispense les autres.

Al-Bukhârî rapporte que Khabbâb a dit : « Nous avions émigré avec le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam pour l’amour de Dieu et comptant sur Lui pour nous octroyer subsistance. Certains parmi nous moururent avant même d’en avoir mangé, tel Musâ’ab Ibn ‘Umayr, qui fut tué lors de la Bataille de Uhud. Nous ne trouvâmes pour l’ensevelir qu’une étoffe en guise de manteau court, de sorte que si on lui en couvrait la tête, les pieds restaient découverts et si on lui enveloppait les pieds, la tête restait nue, alors le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam nous ordonna de lui en couvrir la tête et de mettre sur ses pieds des feuilles d’une herbe appelée: al-idhkhir (jonc aromatique). »

 

Personne ne se présente au lavage sauf celui dont en a besoin, et le laveur doit être digne de confiance et pieux pour qu’il annonce le bien et cache le mal qu’il voit. Chez Ibn Mâja : Le Messager d’Allah a dit : « Que vos morts soient lavés par des gens de confiance ».

Il faut préciser le nom du mort en ayant l’intention de le laver parce que c’est lui qui est concerné par le lavage.
Le nettoyage des parties intimes
On commence à presser le ventre du mort légèrement pour extraire ce qui est dedans puis on élimine la souillure de son corps en enroulant une serviette autour de la main et on essuie les parties génitales ; cela parce qu’il est défendu de les toucher directement. On lavera les parties génitales autant de fois que nécessaire mais toujours un nombre de fois impair.

Les petites ablutions

Ensuite, on lui fait ses ablutions comme pour la prière, suivant ce que le Messager de Dieu Salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Commencez par les parties droites et les endroits des ablutions ». Ceci dans le but de renouveler les traces de lueur qui vont briller le Jour de la Résurrection à cause des ablutions répétées.
Les grandes ablutions

On le lave trois fois avec de l’eau et du jujubier – du sidr ou à défaut avec du savon ou à défaut avec de l’eau pure, en commençant par les parties droites. S’il apparaît que ceci ne suffit pas, on le lave cinq fois ou sept fois, car dans le livre « Sahih » il est rapporté : Le Messager de Dieu dit : « lavez-le d’un nombre impair … trois fois, cinq fois, sept fois ou plus si cela vous parait nécessaire ». [ Ibn ‘Abdul barr a dit : « Je ne connais personne qui a dit de laver le mort plus de sept fois. Ahmad et Ibn Mundhir ont considéré cela haïssable.] Ibn Mundhir a dit : « Il a donné la permission à condition de toujours faire le witr (nombre impair).» On fait le dernier lavage avec de l’eau et du camphre.

Et l’origine de la doctrine de la plupart des savants en ce qui concerne le lavage est ce que la «Jama’a» a rapporté d’après Umm ‘Atya : « Quand sa fille est morte, le Messager de Dieu entra nous dire : « Lavez-la trois fois, cinq fois ou plus s’il est nécessaire avec de l’eau et du lotus et que le dernier lavage soit avec du camphre et quand vous terminez, appelez-moi ». Quand nous avons terminé, nous l’avons appelé, alors il nous a donné une étoffe et dit : « Enveloppez-la ».

Les savants trouvent que la raison de l’utilisation du camphre est qu’il est parfumé et que c’est un moment où les anges se présentent. Le camphre apaise le corps et s’y infiltre, il chasse les vermines et empêche la décomposition rapide. Au cas où on n’en dispose pas, on utilise une autre matière qui a les mêmes caractéristiques.

Si le mort est une femme, on lui dénoue les cheveux, on les lave, puis on les tresse à nouveau en arrière.

Dans le hadith d’Umm ‘Atiya il est dit : « On a fait des cheveux de la fille du prophète trois tresses. Je dis : « Vous les avez dénoués et vous avez refait trois tresses ?  » Elle dit : Oui ».
Chez Muslim : « On lui a fait des cheveux trois tresses : sur les deux côtés et le front.

Dans le livre « Sahih » d’Ibn Hibban : l’ordre de les tresser était du Messager de Dieu : « Faites de ses cheveux trois tresses ».

LE DÉFUNT PAYE SON LINCEUL

Lorsque le mort a légué un capital, les frais de son linceul sont prélevés dessus. Mais quand il n’a rien légué, ces frais incombent à celui qui assumait son entretien; sinon, les frais seront assumés par la trésorerie de l’Etat; sinon, ces frais incombent aux musulmans eux-mêmes, le cas de l’homme et celui de la femme étant en cela similaire.

Ibn Hazm a dit : « Les frais du linceul et de l’enterrement de la femme seront prélevés sur son propre capital et n’incomberont en rien à son mari, car les biens des musulmans sont préservés, à moins d’une prescription coranique ou prophétique contraire. Le prophète a dit : « Le sang d’autrui et ses biens vous sont illicites. »
 
Allâh a prescrit à l’époux de s’acquitter des frais d’entretien de sa femme, de ses vêtements et de son habitation. Or ni le linceul ni les frais de préparations de la tombe ne figurent dans lesdites prescriptions divines incombant à l’époux.»

Si le défunt n’a pas laissé d’argent, celui qui est tenu d’assurer ses dépenses d’entretien doit se charger de ses funérailles. Ce peut être son père ou son fils ou son époux s’il s’agit d’une femme. S’il n’y a personne qui s’en charge, quiconque parmi les musulmans qui est au courant de sa situation doit s’en charger.

NE PAS EXAGÉRER LE PRIX

Le linceul devra être convenable sans qu’il soit d’un prix exagéré. Ash-sha’bi rapporte que ‘Alî a dit : « N’exagérez pas le prix du linceul, car j’ai entendu le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam dire : « N’exagérez pas le prix du linceul, car il se détériore rapidement ». Rapporté par Abû Dâwûd ; dans sa chaîne de transmission figure Abû Mâlik, lequel suscite des commentaires
Par ailleurs, Hudhayfa a dit : « N’exagérez pas le prix du linceul et achetez-moi deux pièces de tissu propres. »

De son côté, Abû Bakr recommanda : « Lavez mon vêtement que voici, ajoutez-y deux autres pièces de tissu et utilisez-les pour m’ensevelir. »

‘Â’ isha lui dit : « Celui-là est vétuste. Alors il lui répondit : « Le vivant est plus en droit de porter du neuf; le linceul est destiné à contenir le pus. »

LE NOMBRE DE PIÈCES

Qu’il soit constitué de trois pièces enveloppantes pour l’homme, et de cinq pour la femme, conformément à ce que rapportent Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dawud, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Mâja et Ahmad , d’après ‘Âisha , laquelle déclare que le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam fut enseveli dans trois pièces de tissu blanc en coton neuf, sans chemise ni turban.

At-Tirmidhî a dit : « C’est ce que la majorité des érudits parmi les Compagnons du Prophète Salla Allahou alayhi wa salam et autres soutient.» De son côté, Sufyân Ath-thawrî a dit : « L’homme sera enseveli dans trois pièces de tissu, dont l’une sous forme de chemise, ou toutes les trois simplement enveloppantes. »

Au cas où il serait impossible de se procurer deux pièces de tissu, une seule suffira, mais il est préférable d’en utiliser trois comme l’affirment Ash-Shâfi’î, Ahmad et Ishâq . Ils déclarent également que la femme sera ensevelie dans cinq pièces de tissu enveloppantes.

Umm ‘Atiyya rapporte que pour ensevelir sa fille, le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam lui donna un drap, un chemisier, un voile et deux pièces d’étoffe pour l’en envelopper.

Ibn Al-Mundhir conclut : « La majorité des savants auxquels nous nous référons soutiennent qu’on ensevelit la femme dans cinq pièces de tissus. »
Voici les avis résumés :
 Shaykh Ibn Bâz [Traduction du livre : leçons importantes à l’ensemble de la communauté]

Il est préférable de couvrir l’homme avec trois pièces de tissus blanc sans chemise (ou tunique) ni turban, comme il a été fait avec le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam et on enroule ces pièces autour de lui. Il n’y a pas de mal aussi si on lui met une chemise, un vêtement en dessous de la ceinture ‘Izâr’ et on le couvre d’un linceul.

Quant à la femme, le linceul est de cinq pièces : une chemise, un voile, un vêtement en dessous de la ceinture et deux draps qu’on enroule autour d’elle.
Le linceul de l’enfant mâle se compose d’une à trois pièces.

L’enfant femelle aura une chemise et deux draps.

A noter que ce qui est obligatoire pour tous est l’utilisation d’un seul drap qui couvre tout le corps.

[ مخ ت صر أح كام ال ج نائ ز : Shaykh Al Fawzan
La taille du linceul : l’obligation est de couvrir tout le mort, il est préférable d’envelopper l’homme dans trois morceaux de linceul, le linceul de la femme avec cinq tissus (izar, khimar,qamis et deux longues parties), celui du garçon avec un seul morceau, mais il est autorisé de mettre trois tissus.

la fille dans un qamis et deux longues parties. Il est aussi bien de parfumer en aspergent à l’eau de rose et bakhour.

Shaykh Al-Albâni [tiré du livre : les rites funéraires et leurs innovations]

Le linceul doit être constitué de trois pièces, d’après le hadith de ‘Aisha : « Le Messager d’Allah fut enveloppé dans un linceul de trois pièces de tissu blanc d’origine yéménite tissé de fil de coton. Ces trois pièces n’étaient composées ni de tunique ni de turban ; [il y fut progressivement enveloppé]»
(Al-Boukhari, Muslim)

Le cas de la femme est, à ce sujet identique à celui de l’homme dans la mesure où rien ne vient affirmer une quelconque différence.

Shaykh al-Otheimine :
Il est préférable que le linceul soit composé de 3 étoffes : Le minimum est un seul vêtement, et le mieux est 3.
La preuve est le hadith de Aicha qui dit :
« Le Prophète a été mis dans son linceul composé de 3 étoffes, de tissus yéménites, de couleur blanche, en coton. Il n’y avait ni qamis ni imama (le vêtement qui recouvre la tête). »
(Al Boukhari)

Ce jugement est valable pour l’homme comme pour la femme
Et le hadith qui stipule qu’une des filles du Prophète Salla Allahou alayhi wa salam a été mise dans un linceul constitué de cinq étoffes est faible. Cheikh Al ‘Outheimin l’a rendu faible et c’est le seul hadith qu’utilisent certains savants pour dire que la femme doit utiliser cinq étoffes et non trois comme pour l’homme.

LA COULEUR

Qu’il soit blanc, conformément à ce que rapporte Ahmad, Abû Dâwûd et At-Tirmidhi qui l’a authentifié, d’après Ibn ‘Abbâs : « Le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam a dit :  » Choisissez des vêtements blancs, car ce sont les meilleurs vêtements, et faites-en un linceul pour vos morts »

LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Qu’il soit neuf, propre, couvrant toute la dépouille, conformément à ce que rapporte Ibn Mâja et At-Tirmidhî, lequel le considère hasan (bon), d’après Qatâda , comme quoi le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam a dit :« Lorsque l’un de vous se charge des funérailles de son frère musulman, qu’il lui procure un linceul convenable».

Qu’il soit encensé et parfumé, conformément à ce que rapporte Ahmad et Al-Hâkim qui l’a authentifié, d’après Jâbir, comme quoi le Prophète Salla Allahou alayhi wa salam a dit : « Si vous encensez le linceul du mort, faites-le trois fois de suite. »

Abû Sa’id Ibn ‘Umar et Ibn ‘Abbâs ont recommandé aux leurs d’encenser leurs linceuls.

Prière sur le défunt

Il est convenu entre les Docteurs de la Loi que la prière pour le défunt est un devoir parce que le Messager de Dieu a ordonné aux musulmans de la faire et ceux-ci ont continué depuis son époque à l’exécuter. C’est une obligation dont le reste de la Communauté est exemptée dès lors qu’un groupe de musulmans s’en acquitte.

Al Boukhari et Muslim rapportent d’après Abu Hurayra que lorsqu’on apportait devant le Prophète un mort endetté, il demandait s’il avait légué de quoi honorer sa dette. Si tel était le cas, il lui accordait lui-même la prière mortuaire; sinon, il ordonnait aux musulmans : « Accordez la prière mortuaire à votre compagnon »

Muslim a rapporté Khâbbab a dit: « Ô ‘Abdallah Ibn ‘Umar, n’entends-tu pas ce que dit Abu Hurayra? Il déclare avoir entendu le Prophète dire : « Quiconque suit un convoi funèbre depuis le lieu du décès, participe à la prière accordée à la dépouille et la suit jusqu’à ce qu’elle ait été enterrée, bénéficiera en récompense de deux qîrâts(montagne) dont chacun est de la dimension de Uhud. Et quiconque participe à la prière accordée à la dépouille puis revient, bénéficiera d’une récompense de la dimension de Uhud. »

Ibn ‘Omar envoya chez ‘Aïcha pour la questionner au sujet des paroles d’Abu Hurayra . À son retour Khâbbab lui rapporta la réponse d’Aïcha. Il dit : « Aïcha dit : « Abu Hurayra a dit la vérité « .» Alors Ibn ‘Omar dit: « Nous avons manqué par négligence trop de qîrâts. »

Les conditions de la prière mortuaire sont les mêmes que celle de la prière obligatoire c’est à dire :

– Ne pas être en état d’impureté
– Se tenir face à la Qibla
– Le voilement des parties intimes

Ibn ‘Omar (رضي الله عنهما) a dit : « Que personne n’accomplisse la prière mortuaire sauf s’il est en état de pureté rituelle ».

La prière pour le défunt diffère des autres prières obligatoires parce qu’elle n’a pas un moment précis, on la fait à n’importe quelle heure quand elle se présente, même aux moments interdits pour la prière selon les hanafites et les chafi’ites.

Ahmad, Ibn El Mubârak et Ibn al-ishaq ont considéré comme réprouvable qu’on fasse la prière pour le défunt au lever du soleil, à midi précis et au coucher du soleil, sauf si l’on craint la détérioration du corps.

 

La prière pour le défunt est composée d’actes obligatoires sans lesquels elle ne serait pas valide. Si on laisse tomber un de ces éléments alors la prière sera annulée et ne sera plus valable.
Voici ces éléments :

L’INTENTION

Allah dit :
وَمَا أُمِرُوا إِلَّا لِيَعْبُدُوا اللَّهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاء
« On ne leur a ordonné que d’adorer Dieu en Lui vouant un culte exclusif »
[Sourate 98 – Verset 5 ]
Et le Prophète a dit : « Les actes ne valent que par les intentions et à tout un chacun ce dont il a nourri l’intention ».
L’intention se fait au fond du cœur, on ne doit pas exprimer son intention à voix haute.

SE TENIR DEBOUT POUR CELUI QUI EN EST CAPABLE

Chez la plupart des ulémas c’est un élément essentiel, la prière pour le défunt ne sera pas acceptée si celui qui prie se trouve sur le dos d’un animal ou assis sans excuse valable. Ibn Qoudâma (رحمه الله) a dit : « Il n’est pas permis de prier sur le mort en étant sur une monture ou assis alors qu’on à le pouvoir d’être debout car c’est une obligation ».

Il est préférable pour celui qui fait la prière de mettre la main droite sur la main gauche en se tenant debout, comme il le fait durant la prière obligatoire, quelques-uns ont dit que ce n’est pas nécessaire, mais le premier avis est plus valable.

À savoir : Il n’y a dans la prière sur le mort ni inclinaison, ni prosternation. La prière se fait debout du début à la fin.

LES QUATRE FORMULE DE « TAKBIR » (DIRE : « DIEU EST LE PLUS GRAND » QUATRE FOIS)
Jâbir (رضي الله عنه) a dit : « Le Prophète a fait la prière sur le Négus en prononçant quatre fois « Allahou Akbar ». (Al-Boukhâri, Mouslim)
Tirmidhy dit : « Les Ulémas et les compagnons du Prophète et d’autres firent ceci. Sufyân, Mâlik, Ibn Mubârak, Châfi’y, Ahmad et Ishâk dirent de même.

LEVER LES MAINS AU MOMENT DU TAKBIR
Il est de la Sunna de ne lever les mains quand on fait la prière pour le défunt que quand on dit : « Dieu est le plus grand » la première fois, parce que le Prophète n’a levé les mains que la première fois seulement.

Chawkâni dit : Après avoir mentionné les divergences et commenté les divers arguments et preuves, Ash-shawkani dit : « à part la première takbîra, rien de plausible n’est confirmé prouvant que le Prophète levait les mains dans les autres takbîra. De même que nulle preuve n’est attestée dans les actes et les propos des Compagnons à ce sujet. Aussi sied-t-il de ne lever les mains que lors de la première takbîra, du moment que le passage d’une rak’a à une autre – acte nécessitant de lever à nouveau les mains avec la takbîra – est un principe qui, à l’opposé des prières prescrites, n’existe pas dans la prière mortuaire. »
RÉCITER LA SOURATE «AL FATIHA» À VOIX BASSE ET DEMANDER LA BÉNÉDICTION ET PAIX DE DIEU POUR LE MESSAGER DE DIEU.
Ash-shafé’i rapporte dans son Musnad que d’après Abu Umâma bin Sahl , que l’un des compagnons du Prophète l’a informé qu’il est de la Sunna que l’imam qui dirige la prière pour le défunt dise :
« Dieu est le plus Grand » puis récite la «Fatiha» à voix basse, directement après la formule de takbir ensuite il demande la bénédiction et la paix de Dieu pour le Prophète et il invoque Dieu sincèrement pour le mort, sans rien réciter du Coran lors des autres takbîra, et enfin achève la prière en prononçant en lui-même le salut final. (La majorité des doctes soutient que l’imâm prononce haut la takbîra et le salut final pour en informer les gens qui sont derrière lui).

L’auteur de «Al-Fath» ( Ibn Hajar Al-‘Asqalânî), dit : La chaîne de transmission est authentique.

Bukhâry a rapporté d’après Talha ibn ‘Abdullah: J’ai fait la prière avec Ibn ‘Abbas pour un défunt, il y récita la «Fatiha» et dit : C’est une Sunna.

Tirmidhy l’a rapporté aussi et dit : Certains des Ulémas firent ceci, comme les compagnons et d’autres, ils récitèrent la « Fatiha » après avoir dit : « Dieu est le plus grand » pour la première fois.
C’est l’avis de Chafi’y, Ahmad et Ishâq également.

Ceux qui disent qu’il faut réciter la Sourate «Al-Fatiha» présentent des preuves telles : que le Prophète l’a appelé «prière» (salât), il a dit : «Faites la prière (la salât) pour votre compagnon » et il a dit encore «Celui qui ne récite pas « la mère du Coran » (al-fatiha), sa prière n’est pas acceptée.»

LA DEMANDE DE LA BÉNÉDICTION ET LA PAIX DE DIEU SUR SON MESSAGER

On demande la bénédiction et la paix de Dieu sur son Messager sous n’importe quelle forme.

On peut dire :
« Ô, notre Dieu bénis Muhammad »
et ce serait suffisant, mais il vaut mieux continuer :
« Ô, notre Dieu bénis Muhammad et la famille de Muhammad comme tu as béni Ibrâhim et la famille d’Ibrâhim, et prends Muhammad et la famille de Muhammad dans Ta grâce comme tu as pris Ibrâhim et la famille d’Ibrâhim dans Ta grâce, tu es loué et glorifié dans tous les mondes.»

Et l’on prononce ceci après la deuxième formule de takbir comme il est connu, même si rien n’a été cité à propos de sa position.

L’INVOCATION

Les Ulémas se sont mis d’accord pour affirmer que c’est un élément essentiel,
d’après ce que le Prophète a dit : « Quand vous priez pour le défunt, citez une invocation.»

Rapporté par Abu Dâwûd, Al Bâyhaqi et Ibn Hibbân, Ibn Hibbân l’a authentifié.

N’importe quelle invocation, même courte, serait bonne, et il est préférable de prononcer une de ces invocations :
Abu Hurayra a dit :le Prophète invoqua Dieu lors d’une prière mortuaire et dit :« Seigneur, Tu es son Dieu ; c’est Toi Qui l’as créé ; c’est Toi Qui as pourvu à sa subsistance ; c’est Toi Qui l’as guidé sur la voie de l’Islam ; c’est Toi Qui as repris son âme et c’est Toi qui connais ce qu’il cachait et ce qu’il publiait. Nous sommes venus intercéder en sa faveur. Pardonne-lui ses péchés. »
Rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd

Wathîla Ibn AI-Asqa’ rapporte: »Le Messager d’Allâh (صلى الله عليه و سلم) a présidé à notre prière sur un mort d’entre les musulmans. Je l’y ai entendu dire : »Seigneur! Untel, fils d’untel, est sous Ta protection et à l’ombre de Ton voisinage. Préserve-le donc de la tentation de la tombe et des tourments du Feu. Tu es digne de loyauté et de louange. Seigneur Allâh! Absous-le et donne-lui Ta miséricorde. C’est Toi l’Absoluteur et Le Miséricordieux infinis » Rapporté par Abû Dâwûd

‘Awf Ibn Mâlik dit :J’ai entendu le Prophète dire dans une prière pour un défunt :« Seigneur, pardonne-lui. Accorde-lui Ta Miséricorde. Fais-lui grâce. Élargis la porte par laquelle il entrera. Lave-le avec l’eau, la neige et la grêle. Purifie-le des péchés comme on purifie le vêtement blanc de toute souillure. Accorde-lui une demeure qui soit meilleure que la sienne, une famille meilleure que la sienne, une épouse meilleure que la sienne et préserve-le des tourments de la tombe ainsi que du supplice de l’Enfer.» Rapporté par Muslim
Abu Hurayra a dit :Le Prophète a fait la prière pour un défunt et dit :« Seigneur, pardonne-nous tous, vivants et défunts, petits et grands, hommes et femmes, présents et absents. Seigneur, fais en sorte que celui que Tu gardes vivant observe la voie de l’Islam, et que celui que Tu rappelles à Toi meurt en ayant la foi. Seigneur, ne nous prive pas de sa récompense et ne nous égare pas après lui. » Rapporté par Ahmad, Abu Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î et Ibn Majah
Quant le défunt est un enfant, on dit:
 » Allâ houmma j’al hou lanâ salafane wafaratane; waj ‘al hou lanâ ajrane wadzoukhrane waj ‘alhou lanâ chafi ‘ane wamouchaffa ‘ane »Ô, Allah, fais de lui notre précurseur et une avance de notre part comme provision, et fais de lui notre intercesseur et ce dont l’intercession est accueillie » rapporté par Al-Boukhari.
AI Nawawy dit : Si le défunt est un petit garçon ou une petite fille on se limite à dire: « Notre Dieu, pardonne les péchés de nos vivants et de nos morts, etc.» et on y ajoute: « Seigneur, fais de lui le précurseur de ses parents au Paradis, leur trésor dans la balance des bonnes œuvres, un bon exemple pour eux, une leçon qui les exhorte au bien et un intercesseur en leur faveur.
Seigneur, inspire-leur patience et endurance, ne les abandonne pas après lui à la tentation et ne les prive pas de sa récompense. »
QUAND FAUT-IL PRONONCER CES INVOCATIONS ?
AI Shawkâny dit : « On n’a pas d’éléments pour savoir quand prononcer ces invocations. Celui qui prie pourra donc les prononcer toutes à la suite après la première, la deuxième ou la troisième takbira, ou bien aussi en réciter une après chaque takbira ou chaque couple de takbira, de manière à faire toutes les invocations rapportées d’après le Prophète »
De plus, ash-shawkani ajoute qu’il semble plus plausible de proclamer ces invocations au masculin, que le défunt soit du sexe masculin ou féminin, car le réfèrent est toujours un : le mort.
INVOQUER DIEU APRÈS LA QUATRIÈME FORMULE DU TAKBIR

Il est louable d’invoquer Dieu après la quatrième formule du takbir, même si celui qui fait la prière avait déjà invoqué Dieu après la troisième formule du takbir.

Ahmad rapporte d’après Abdullah ibn Abu ‘Awfa que, quand la fille de ce dernier fut morte, il a prononcé quatre fois de suite la takbîra, puis se mit à invoquer Dieu un moment. Il expliqua ensuite son geste en ces termes : « C’est ainsi que le Prophète procédait lors de la prière du mort ».
Ash-Shâfi’î ajoute : « Après cela, il dira : « Seigneur, ne nous prive pas de sa récompense et ne nous abandonne pas après lui à la tentation.»
Abu Hurayra rapporte que les Prédécesseurs disaient après la quatrième takbîra :« Seigneur, accorde-nous une bonne œuvre ici-bas et une bonne œuvre dans l’au-delà, et préserve-nous des supplices de l’Enfer. »

LA SALUTATION

Les Ulémas se sont mis d’accord que c’est une obligation, sauf Abu Hanifa qui a dit que les deux salutations sont recommandées mais pas obligatoires.

Ils sont de l’avis que la salutation est obligatoire car la prière pour le défunt est une prière comme les autres et pour qu’une prière soit correcte on doit faire les salutations.
Ibn Mas’ud dit :  » les salutations dans la prière pour le défunt sont comme les salutations dans la prière obligatoire. » On doit dire au moins : « Que la paix soit sur vous.»

Ahmad fut de l’avis qu’une seule salutation est de la Sunna, on la fait en tournant la tête vers l’épaule droite, et il n’y a aucun inconvénient à ce que celui qui fait la prière ne tourne pas son visage vers le côté droit quand il fait la salutation (il peut regarder devant lui) puisque le Prophète faisait ainsi, ses compagnons aussi faisaient une seule salutation, et du temps des compagnons personne ne fit autrement.
Ash-shafi’y a trouvé préférable qu’on fasse deux salutations, la première en tournant la tête vers l’épaule droite et la deuxième en la tournant vers l’épaule gauche.

Ibn Hazm dit : « la deuxième salutation est un acte d’adoration et une bonne action. »

COMMENT EFFECTUER LA PRIÈRE POUR LE DÉFUNT ?

Après avoir rempli les conditions de la prière, celui qui fait la prière nourrit son intention de prier pour les défunts présents, se tient debout en levant les mains et dit : « Dieu est le plus grand », puis il met sa main droite sur sa main gauche et se met à réciter la «Fatiha», ensuite il dit : « Dieu est le plus grand » et prie pour le Prophète , puis il dit : « Dieu est le plus grand » et fait l’invocation pour le défunt, ensuite il dit: « Dieu est le plus grand» et invoque encore Dieu, enfin il fait la salutation dernière.

LA POSITION DE L’IMAM PAR RAPPORT À L’HOMME ET À LA FEMME

Il est de la Sunna que l’Imam se tienne auprès de la tête de l’homme mort et auprès de la taille de la femme morte.
On a rapporté que Anas a fait la prière pour un homme mort en se tenant à hauteur de sa tête, puis une fois la prière terminée, on lui apporta une femme morte, il fit la prière pour elle en se tenant à hauteur de sa taille.

On le questionna à ce propos et on lui dit : « Le Prophète faisait de même ? » Il dit : « Oui.» [ Rapporté par Ahmad, Abu Dâwûd, Ibn Maja et Tirmidhi qui l’a considéré comme bon.]

Al Tahâwi dit : « Ceci est préférable pour nous, les actes qu’on a rapportés d’après le Prophète le confirment. »

LA PRIÈRE POUR PLUS D’UN DÉFUNT

S’il y a plus d’un défunt, hommes ou femmes, ils seront disposés en rang devant l’imâm et en direction de la Ka’ba, le plus pieux en première position par rapport à la Ka’ba. L’Imam fait une seule prière pour tous les défunts ensemble.
Si les morts étaient des hommes et des femmes, l’Imam peut faire la prière pour les hommes à part et les femmes à part, et il peut faire la prière pour les hommes et les femmes réunis. On allonge les hommes du côté de l’Imam et les femmes du côté de la Qibla.

D’après Nafi’y, Ibn ‘Omar fit la prière pour neuf hommes et femmes défunts, les hommes furent allongés du côté de l’Imam et les femmes du côté de la Qibla, en un seul rang.

Dans la prière pour Um Kultum (la fille de ‘Ali et la femme de ‘Omar) et pour son fils, Zayd, Ibn ‘Abbas, Abu Hurayra, Abu Saïd et Abu Qatada étaient présents. On allongea le garçon du côté de l’Imam qui était Sa’îd Ibn Al-‘As. Un homme, trouvant indigne qu’on allonge l’enfant du côté de l’imam dit : Qu’est ce que c’est que cela? Ils répondirent : « C’est de la Sunna.» Rapporté par Al Nasâ’y et AI-Bayhaqi l’ont rapporté. Al Hafez dit :
« sa chaîne de transmission est authentique. »
Selon un hadith, si l’on fait la prière réunie pour un garçon et une femme morts, on allonge le garçon du côté de l’Imam et la femme du côté de la Kaaba.

S’il y avait des hommes, des femmes et des garçons, on disposera du côté de l’imâm les hommes, suivis des enfants, et les femmes du côté de la Ka’ba.

LA RECOMMANDATION DE SE TENIR DROIT EN TROIS RANGS

Il est préférable que ceux qui font la prière se tiennent droits en trois rangs égalisés.
Mâlik bin Hubayra a rapporté que le Prophète a dit : « Si le nombre de musulmans qui font la prière pour un défunt croyant arrive à être trois rangs, Dieu pardonnera à ce défunt.»
Ahmad, Abu Dâwûd, Ibn Mâja, Tirmidhy l’ont considéré comme bon et AI-Hâkim l’a considéré comme authentique.

C’est pour cette raison que Mâlik Ibn Hubayra s’arrangeait-il, lorsque ceux qui assistaient à la prière mortuaire étaient peu nombreux, de les disposer en trois rangs.
Ahmad a dit : Il a considéré comme préférable, quand le nombre de ceux qui font la prière fut petit, d’augmenter le nombre des rangs pour qu’il soit trois.

Ils ont dit :  » et si les gens qui faisaient la prière n’étaient que quatre ?  » Il répondit : il les divisait en deux rangs, deux par rang, et il a considéré comme haïssable de les disposer en trois rangs d’un homme chacun.

LA RECOMMANDATION D’ÊTRE NOMBREUX À LA PRIÈRE MORTUAIRE

Il est recommandé que les gens qui font la prière pour un défunt soient nombreux, car ‘Aïcha a rapporté que le Prophète a dit : «Tout croyant à la prière mortuaire duquel assiste un groupe de musulmans formant une centaine de personnes qui intercèdent tous en sa faveur, bénéficiera, auprès de Dieu, de leur intercession ». Rapporté par Ahmad, Muslim et Tirmidhy.

D’après Ibn ‘Abbas : j’ai entendu le Prophète dire : « Tout homme musulman à la prière mortuaire duquel assistent quarante hommes qui n’associent rien à Dieu, bénéficiera auprès de Dieu de leur intercession. » Rapporté par Ahmad, Muslim et Abu Dâwûd

CELUI QUI MANQUE UNE PARTIE DE LA PRIÈRE MORTUAIRE

Celui qui a manqué de dire « Dieu est le plus grand » dès le début, il est préférable qu’il répète ce qu’il a manqué. S’il ne le fait pas, il n’y a pas de mal à cela.

Ibn ‘Omar, Hassan, Ayub Al-Sakhtiyyanî et Al-Awzâ’î ont dit :  » on n’a pas à répéter ce qu’on a manqué des formules du takbir, et on fait les salutations avec l’Imam. »
Ahmad dit :  » si on ne répète pas ce qu’on a manqué, ceci ne fait rien. »

L’auteur de l’Al-Mughni (ibn Qudama) fut pour cet avis. Il dit :  » nous agissons conformément aux paroles de Ibn ‘Omar.»

Aucun des compagnons ne fit autre que ceci. Et l’on a rapporté d’après Aïcha qu’elle a dit une fois : « Ô Envoyé de Dieu, il m’arrive, en prenant part à la prière du mort, de ne pas entendre certaines takbîra. Alors il lui répondit : « Tu répéteras celles que tu auras entendues, sans te soucier de celles que tu auras manquées ».
C’est là une réponse explicite. Par ailleurs, les takbîra se formulant à la suite, il n’est pas indispensable de formuler celles que l’on aura manquées, et ce, à l’instar des takbîra des deux fêtes. »

CEUX À QUI ON ACCORDE LA PRIÈRE MORTUAIRE ET CEUX À QUI ON NE L’ACCORDE PAS

Les Ulémas se sont mis d’accord sur le fait qu’on doit prier pour tout musulman décédé homme ou femme, jeune ou âgé. Ibn Mundhir a dit : « Les savants ont admis à l’unanimité l’idée qu’on prie pour le bébé décédé s’il nait vivant. C’est à dire si l’on s’assure qu’il est vivant par des cris, des éternuements ou des gestes. »
D’après Mughira bin Chu’ba le Prophète a dit :« Celui qui est à dos de monture marchera derrière le convoi funèbre, le piéton devant, près de la dépouille, à sa droite ou à sa gauche ; l’avorton bénéficiera de la prière mortuaire, et pour ses parents, on invoquera le pardon et la miséricorde divines ». Rapporté par Ahmad et Abu Dâwûd
Abû Daoud ajoute : « Le piéton marche derrière la dépouille, devant elle, à sa droite ou à sa gauche, tout près d’elle. »
Dans une autre version : « Celui qui est à dos de monture se placera derrière le convoi funèbre, et le piéton là où il veut ; le petit enfant bénéficiera de la prière mortuaire. » Version rapportée par Ahmad, An-Nasâ’î et At-Tirmidhî, qui l’a authentifiée.

LE CAS DE L’EMBRYON OU DU FŒTUS ISSU D’UNE FAUSSE COUCHE

L’embryon qui a moins de quatre mois ne nécessite ni lavage ni prière. On l’enveloppe dans une étoffe et on l’enterre et ceci à l’unanimité des savants.

S’il a plus de quatre mois et qu’il naît vivant, on le lave et on prie pour lui selon l’accord des ulémas.
S’il est mort-né, il ne bénéficiera pas de la prière, selon les hanafites, Mâlik, Al-Awzâ’î et Al-Hasan.

A ce propos, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î Ibn Mâja et Al-Bayhaqî rapportent, citant Jâbir , que le Prophète a dit : « Si l’avorton est né vivant, il bénéficiera de la prière mortuaire et de la succession ».
Dans le hadith il y a la condition qu’il naisse vivant.

Ahmad, Sa’îd, Ibn Sîrîn et Ishâq soutiennent qu’il faut laver l’avorton mort-né et lui accorder la prière mortuaire, conformément à ce qui a été rapporté dans un autre hadîth stipulant que le fœtus, dès quatre mois, est pourvu du souffle de la vie et mérite dès lors la prière mortuaire
Ils s’appuient sur le hadith précédent et le hadith suivant :« On prie pour l’avorton mort-né par c’est un souffle de vie exactement comme le fœtus qui naît vivant ».
Le Prophète a dit qu’à partir de quatre mois il aura une âme et ceci fait preuve contre tout avis contraire.

 

Les tombes

La profondeur de la tombe soit de la taille d’un homme. C’est ce que Nasâï et Tirmidhy ont rapporté, et Tirmidhy a considéré comme authentique d’après Hichâm bin ‘Amir : « Nous nous plaignîmes auprès du Prophète le jour de Uhud et dîmes: « Ô Envoyé de Dieu, il nous est pénible de creuser une tombe pour chaque mort »

Le Prophète nous répondit : « Creusez et approfondissez en ayant soin de bien faire, puis inhumez deux ou trois personnes dans la même fosse.

– Qui mettrons nous en premier, Ô Envoyé de Dieu? Demandèrent-ils.
– Commencez par celui qui est le plus versé dans le Coran » répondit le Prophète.

Le rapporteur ajouta : « Mon père était, ce jour-là, le troisième enterré dans la même tombe »

Ibn Abu Chayba et Ibn Mundhir ont rapporté d’après ‘Omar : « Approfondissez les tombes de la hauteur d’une taille d’homme et davantage. »

Chez Abu Hanifa et Ahmad on approfondit à la moitié de la taille d’une personne, si on dépasse ceci cela est mieux.

Il y a deux façons, en particulier, de procéder au creusement de la tombe du temps du Prophète :

La fosse avec une niche « Lahd ». Après avoir creusé une fosse, on pratique une niche du côté de la Kaaba dans laquelle le défunt est placé, visage tourné vers la Kaaba. On ferme ensuite cette niche avec des lattes de pierre et on déverse la terre dans la tombe.
 
La fosse simple « Shaq », dans laquelle on dépose le défunt entouré de deux rangées de pierres et couvert par des lattes de pierres qui ne le touchent pas afin que la terre déversée n’abîme pas le corps.

Tous les deux sont légaux mais le premier est préféré.

D’après ce qu’Ahmad et Ibn Maja ont rapporté d’après Anas : « Lorsque le Prophète décéda, il y avait deux hommes qui creusaient les tombes, l’un pratiquait la technique du Lahd l’autre celle du Shaq. Les musulmans hésitèrent et ne surent lequel des deux appeler. Alors ils décidèrent de s’en rendre à Dieu et de les avertir tous les deux, de sorte que celui qui arriverait le premier serait chargé de creuser la tombe du Prophète. Celui qui pratiquait le lahd se présenta avant l’autre et sa technique fut adoptée. »

Ce qui prouve que les deux pratiques sont aussi bien permises l’une que l’autre. Le Lahd est toutefois privilégié, conformément au hadith que rapportent Ahmad, Abû Dâwûd, At- Tirmidhî – lequel le considère bon (hasan) – et Ibn Mâja d’après Ibn ‘Abbas,, disant que le Prophète salla Allahou alayhi wa salam a dit :
« À nous le Lahd, aux autres le Shaqq ».

Le deuil

À la mort d’un proche, on se doit d’observer le deuil. Cela signifie ressentir de la douleur, manifester sa tristesse et délaisser toute trace de beauté sur soi.

Zeynab Bent Abi Salama rapporte :
« Je suis entrée chez l’épouse du Prophète Oummou habiba lorsque mourut son père Abou Soufyan Ibn Harb . Elle se fit apporter un flacon de parfum de couleur jaunâtre. Elle en appliqua à une petite fille et en toucha ses deux joues en disant : « Par Dieu, je n’éprouve aucun désir de me parfumer mais j’ai entendu le Messager de Dieu dire du haut de sa chaire: «II n’est pas permis à la femme croyant en Dieu et au jour ultime de porter le deuil d’un mort plus de trois nuits sauf celui de son mari qui doit durer quatre mois et dix nuits ».

Zeynab a dit: « Je suis entrée chez Zeynab Bent Jahsh qui venait de perdre son frère. Elle se fit apporter un flacon de parfum. Elle le toucha de ses doigts en disant: « Par Dieu, je n’éprouve aucun désir de me parfumer mais j’ai entendu le Messager de Dieu salla Allahou alayhi wa salam du haut de sa chaire dire: « II n’est pas permis à la femme croyant en Dieu et au jour ultime de porter le deuil d’un mort plus de trois nuits, sauf celui de son mari qui doit durer quatre mois et dix nuits ».
[ Unanimement Reconnu Authentique ]

Une femme a interrogé le Prophète salla Allahou alayhi wa salam en disant que l’époux de sa fille était décédé et qu’elle souffrait de son œil. Est-ce qu’il lui était permis de mettre du khohl. Le Prophète salla Allahou alayhi wa salam lui répondit que non.

Si c’est un de nos proches, nous devons observer une période de deuil de trois jours. Si c’est l’époux qui meurt alors son épouse, et uniquement elle, doit observer une période de deuil de 4 mois et dix jours.

Elle peut sortir de chez elle durant cette période mais seulement s’il y a une nécessité (médecin, courses…).

Elle doit abandonner toute trace de beauté et mettre ses vêtements les plus simples, pas de maquillage, de bijoux, de khôl….et ce afin de manifester cette tristesse.

Si la femme dont l’époux est décédé est enceinte, alors sa période d’attente va jusqu’à l’accouchement.

Pour toute urgence

Une astreinte téléphonique est également disponible pour permettre une prise en charge rapide des funérailles, et cela 7 jours sur 7 et 24h sur 24 sur simple appel au :